Sources : https://www.20minutes.fr/societe/4059615-20231030-tout-comprendre-controle-technique-deux-roues-obligatoire-partir-avril-2024

Le contrôle technique moto (CT2RM), initialement souhaitée par l’Union européenne en 2014, a longtemps été repoussé. Mais le 24 octobre, un décret publié au Journal officiel, a entériné le fait qu’il entrera en application en France en avril prochain. Pour quoi ? Comment ? 20 Minutes fait le point avec Matthieu Rouxel, cofondateur de Liebr, service de réparation/maintenance à la demande dédiée à la mobilité électrique.

Pourquoi un contrôle technique obligatoire ?

Cela fait des années que le sujet est sur la table et que l’arrivée d’un contrôle technique obligatoire pour les deux-roues est repoussée. Mais ça y est, il sera donc obligatoire à partir d’avril 2024. Il aura pour but de prévenir ou de relever les défaillances techniques sur les véhicules du parc roulant existant. Cela permettra notamment d’améliorer la sécurité sur la route des usagers, c’est même l’objectif premier avancé par le gouvernement.

Quels véhicules sont concernés, et quels seront les points contrôlés ?

A priori tous les véhicules de la catégorie L, à savoir les deux, trois et quatre roues immatriculés, équivalents 50 cm3 ou supérieurs, qu’ils soient électriques ou thermiques. Il sera donc impossible d’y déroger, comme c’est déjà le cas avec l’automobile.

Quels seront les points contrôlés ?

Ils seront nombreux : direction, freinage, éclairage et signalisation, suspensions… Les trois principaux seront la sécurité, la pollution atmosphérique, et la pollution sonore.

Selon quel calendrier ?

Dans un premier temps, tous les deux-roues immatriculés avant le 1er janvier 2017 seront contrôlés au plus tard quatre mois après le 15 avril 2024. Ensuite, pas de surprise, la périodicité du contrôle technique sera la même que pour les voitures, c’est-à-dire au bout de quatre ans après la première mise en circulation, puis tous les deux ans.

Qui effectuera ces contrôles ?

Ce ne sont pas les ateliers de réparation ou garages existants qui s’occuperont du contrôle technique. Seuls les centres techniques agréés spécialisés (qui vont donc voir le jour) ou bien les centres techniques automobiles existants pourront effectuer ces contrôles et donc faire cette expertise.

Pour quel tarif ?

Il me semble que le tarif n’est pas encore déterminé et que des discussions sont en cours avec les centres techniques. Le prix envisagé serait autour d’une cinquantaine d’euros, mais chaque centre sera libre de pratiquer le tarif qu’il souhaite… On ne serait donc pas surpris de voir la note plus élevée que ce qui a pour le moment été annoncé.

Qu’en est-il des motos de collection ?

Seuls les véhicules d’avant 1960 seront dispensés de ce contrôle, sous réserve d’être titulaire d’une carte grise collection.

Comment les motards accueillent la nouvelle ?

Les plus passionnés sont assez mécontents de cette nouvelle réforme, et c’est aussi pour cela qu’elle a mis du temps à être mise en place. Les arguments avancés peuvent se comprendre lorsqu’on remarque que la majorité des points de contrôles effectués sont essentiellement visuels… et que les réparateurs existants effectuent déjà 50 points de contrôle à chaque visite, et ce, gratuitement pour leurs clients.

Mais pour les plus néophytes, celles et ceux qui ne suivent pas bien l’entretien de leur véhicule, cela semble être une bonne idée. Une telle réforme obligera les usagers à être plus précautionneux avec leur véhicule pour rendre les routes plus sûres pour tout le monde.

Sur le marché de l’électrique, cela semble aussi pertinent de mettre en place ce contrôle technique, notamment pour sensibiliser les usagers aux spécificités de ces nouvelles mobilités.